Traduction du résumé de l’article original en anglais « Patients’ experiences with the advancedpractice nurse role in Swiss family practices : a qualitative study » :
Contexte : Face à la pénurie de médecins généralistes et aux stratégies visant à améliorer la qualité des soins de santé, de nombreux pays ont mis en place des modèles de soins interprofessionnels avec des infirmières de pratique avancée (IPA). Des études internationales montrent que les soins dispensés par les IPA entraînent une satisfaction élevée des patients. En Suisse, ce rôle est encore nouveau et la perspective des patients n’a pas encore été étudiée. L’objectif de l’étude était donc d’examiner les expériences des patients avec le rôle d’une IPA dans les cabinets de médecine générale suisses.
Méthodes : A cette fin, 22 entretiens semi-structurés ont été menés avec des patients dans quatre cabinets de médecine générale différents. Les personnes interrogées étaient âgées de 18 à 97 ans, souffraient de maladies aiguës légères à de multiples maladies chroniques et avaient eu au moins une consultation chez une IPA. Tous les entretiens ont été enregistrés, transcrits et évalués au moyen d’une analyse de contenu qualitative.
Résultats : Cinq thèmes principaux se sont dégagés de l’analyse : malgré le manque d’habitude, tous les patients étaient prêts à consulter une IPA parce que cela leur avait été recommandé par leur médecin généraliste (1) ; après plusieurs rencontres, la plupart des participants ont perçu des différences entre la consultation d’une IPA et celle d’un médecin généraliste en ce qui concerne la longueur et le style des consultations, ainsi que la complexité de leurs tâches (2) ; les personnes interrogées ont souligné le coaching, l’orientation, la coordination des soins et les tâches de soutien au médecin généraliste comme étant des compétences essentielles de l’IPA, et ont attribué au rôle de l’IPA les qualités d’empathie, de confiance et de compétence (3) ; la plupart des patients ont particulièrement apprécié les visites à domicile et l’approche holistique des IPA, mais ont également noté que, dans certains cas, le soutien du médecin généraliste était nécessaire (4) ; en raison de l’étroite collaboration entre l’IPA et le médecin généraliste, les patients se sont sentis en sécurité, ont reçu de bons soins et ont connu des améliorations de leur bien-être physique et mental ainsi que de leurs activités quotidiennes (5).
Conclusion : les résultats indiquent que les patients apprécient les compétences de l’IPA, même s’ils ne sont pas initialement familiarisés avec ce rôle. La confiance dans le médecin généraliste semblait être le principal facteur d’acceptation du rôle d’IPA par les patients. Dans l’ensemble, les patients ont vu une valeur ajoutée dans l’élargissement du champ d’action des IPA. Le point de vue des patients peut fournir des informations précieuses pour la poursuite de la mise en œuvre du rôle d’IPA dans les cabinets de médecine générale suisses.
BMC Nursing (2020) 19:90
https://doi.org/10.1186/s12912-020-00482-2